Rafting trip on the bhote kosi river!
Bon, je vais ecrire cet article avec un peu de retard mais on fait tellement de trucs au nepal que depuis le depart de kathmandu j'ai pas eu l'occasion d'ajouter des articles.
Le 9 decembre dernier, on a pris un bus a 6.00 du mat' pour rejoindre "The Last Resort" situe pres de la frontiere tibetaine, a a peu pres 3h00 de bus au nord de Kathmandu. En fait, avant hier on s'est rendu dans une "agence" qui propose des trekkings, du rafting, du canyoning, du climbing, du bungy jump..., des excursions au Tibet, au Bhoutan, au camp de base de l'Everest... enfin que des trucs de malades! Et nous, apres plusiseurs agences, on s'est decide pour le rafting. Au programme deux jours de descente sur la riviere Bhote Kosi, avec nuit sous tente (version sympa, on a des lits et du petit mobilier... ca fait vraiment safari). Alors pour info, actuellement les rivieres pour le rafting (au nepal en tout cas!) sont classees sur une echelle qui va de 1 a 6. La Bhote bosi est a 4+/5... en tout cas pour le 2eme jour avec lequel on n'arrete pas de nous dire que ca va etre plus violent.
Retour dans le bus, c'est tranquille, en fait, on a un bus juste pour ceux qui partent au rafting (donc pas de bus blinde des le depart qui s'arrete tous les 10 metres pour faire monter ou descendre des cargaisons de Nepalais!). C'est pas non plus un bus enorme, je pense qu'il est prevu pour une trentainde de personnes. Il fait froid bien evidemment et le jour s'est leve avec notre avancee vers le Nord. Les paysages prennent une autre allure maintenant qu'ils baignent dans la brume matinale, les montagnes sont decoupees en centaines de parcelles, ici c'est la culture en terrasse qui predomine, et puis la vie reprend progressivement l'ascendant sur le calme de la nuit, ca commence a s'afferer dans les champs, sur le bord des routes, certains se regroupent autour d'un feu improvise sur le bord de la route afin de se rechauffer... c'est vraiment superbe.
Et puis l'on s'enfonce dans les montagnes, on se retrouve litterallement encercle, les virages se font de plus en plus rapproches (mais c'est par pour autant que le chauffeur leve le pied!), le niveau de l'eau de la riviere que nous longeons monte, le courant est plus fort. Par contre le froid pique toujours les doigts de pieds (bah oui chui en sandale)... Premiere pause pour charger les raftings sur le toit et l'on prend la direction du point de depart du trip.
Nous sommes 11 a partir a l'aventure, on "naviguera" donc a deux rafts. C'est parti pour une formation express sur les regles de securite, le comportement a adopte en cas de chutes dans l'eau au milieu des rapides... Et puis, et je crois que ca a ete le pire: les commandements de manoeuvre du raft que nous criera le guide... On a l'impression qu'il y en a 50!
Le moment du deguisement a commence... On nous file des vestes bizarres a manches courtes jaunes qui nous font resembler a des charcutiers! Puis le gilet de sauvetage... et enfin le casque et la pagaie. (desole a suivre faut que j'y aille).
Et c'est reparti, deux points, ouvrez les guillemets:
"Il etait une fois 11 trous du cul qui s'appretaient a embarquer a bord de 2 bouts de caoutchouc gonflables avec pour seul outil de navigation, un manche en plastique prolonge d'une grosse spatule a gateau jaune. Il etait 10.00 d'apres l'orientation et l'inclinaison du soleil et l'angle que formait son ombre sur la montagne toute proche. Sans vraiment savoir pour quel pays merveilleux ils embarquaient, les 11 aventuriers prirent place abord de leurs vaisseaux fantastiques.
Les flots eurent vite raison de leur immobilite et alors qu'ils s'eloignaient vers des eaux plus agitees, plantee sur son rocher, une sirene nommee Na Diya fredonnait, sur un air de harpe, le chant du depart: "Et c'est parti..."...
Les deux premieres heures de navigation s'avererent etrangement plaisantes, chacun sur son boubin perche, tenait en sa main une pagaie, et les eaux par l'outil alertees, deciderent de corser le voyage. Splash, vlam, plouf, tchiiii, waooooow, oooohhh... Le sourire affiche par les aventuriers ne trompait ni les poissons, ni les mules...
-"Decidemment, ces etres humains sont vraiment etranges" s'exclama un King fisher voyant passer le convoi du haut de son arbre.
-"Comment peut-on aimer devaler des rapides, se prendre des trombes d'eau a la chaine dans la gueule et etre projette de gauche a droite, d'avant en arriere, de bas en haut sur pareil monture?..." poursuivit un epervier. Puis chacun de son cote, le King fisher et l'epervier prirent leur envol.
Pendant ce temps, les machins gonflables poursuivaient leur chemin, alternant temps de recuperation pour les equipages et passages plus actifs... coups de pagaie a gauche, puis acceleration pour negocier une chute... Seulement voila, le capitaine situe a la poupe du navire prenait un malin plaisir a orienter le radeau dans de droles de positions... Pour lui, il etait trop simple de negocier des rapides de face, alors il positionnait le raft de biais, histoire de faire entrer plus d'eau a bord et de mieux mouiller ses mousaillons! Une fois en arriere, et puis pourquoi ne pas les faire se lever pendant une descente! Il savait que matelot Ludo, situe tout devant finirait les sabots en l'air, coince entre deux boudins interieurs! (bravo le veau!).
Trempes comme des oursins, Captain Iglo decida de laisser un peu de repit a son equipage. Ils s'echouerent et engoufrerent moulte ripailles, assis dans l'herbe les yeux rives sur la Bhote Kosi et les montagnes qui l'etranglent. Puis tout a coup, Captain Iglo s'exclama "pas de pitie pour les croissants! En avant toute!". Les deux navires reprirent leur descente. Le soleil chauffait le corps de nos aventuriers, ce qui etait loin d'etre desagreable apres qu'ils se soient manges quelques trousd'eau et autres vagues hautes comme les 7 nains embriques les uns sur les autres!
Soudain, Na Diya la sirene fit surface et s'agrippa a l'une des cordes qui saucissonnaient le boudin avec de l'air dedans. Avec effroi elle s'ecria "Comme un rock... comme un rock!...". Apres une einieme rapide, les matelots jeterent l'ancre pres du rocher indique par la femme a queue de poisson. Il etait la, au pieds des rapides, narguant les equipages du haut de ses 4 ou 5 metres. Le Capitaine decida de mettre a l'epreuve le courage de ses marins... "tout a l'heure vous souriez en vous en prenant plein la gueule! Et bien sautez maintenant!" lanca t-il! Apres avoir escalade le mini-pic, les uns apres les autres ils s'executerent et sauterent dans l'eau tourbillonnante. L'excitation du saut leur fit oublier l'eau glaciale dans laquelle ils flottaient maintenant, mais il fallait nager, braver le courant pour revenir sur la terre ferme. La, par contre, ils se les pelerent!
Et ils repartirent une fois de plus trempes comme des poissons panes.
La premier partie du periple s'acheva autour de 14.00. Puis il embarquerent a bord d'un grand carosse a moteur qui se transformait chaque soir au douzieme coups de minuit en courge geante.
Apres une heure, ils atteignirent le pays imaginaire appele "The Last Resort", situe a une vingtaine de kilometres de la frontiere avec le royaume du Tibet, cette region ou les gens ont les yeux brides a force de refuser de porter des lunettes pour lire les mantras. Mais pour gagner ce paradis, il leur fallait traverser un pont de babouin suspendu a 160metres au dessus de la Bhote Kosi. De l'autre cote les attendait un "complexe hotelier" cache derriere une vegetation surprenante de densite et d'eclat, niche entre deux montagnes. Ils passeraient la nuit dans des tentes pareilles a l'image que le commun des mortels a de celles des safaris africains... Resto, bar, sauna, piscine en pierre alimente par un Boudha en meditation. Le reve absolu, le calme aussi...Les montagnes quoi...le froid en moins (excepte la nuit!). La nuit fut calme, et, pendant que le carosse reprenait sa forme originale de courge geante, nos aventuriers glissaient lentement dans les bras si protecteurs de Morphee...
"Point trop n'en faut!" s'ecria le capitaine a 9.00 le lendemain matin... "Inexorablement vous avez indubitablement trop sommeille!". Et pendant que la fee Carabosse donnait un coup de baguette a la courge, les 11 mousquetaires retraverserent le pont pour prendre place dans le carosse qui les emmenerait au point de depart du 2eme jour.
Apres avoir decharge le premier raft du toit du carosse, le staf gonfla le 2eme radeau a la bouche(en fait ils ont des pompes a air faut pas abuser non plus...).
-"Je vous previens bande de troufions...!" hurla le Captain Iglo, "...aujourd'hui on passe aux choses serieuses!Vous vouliez des sensations... et bien vous allez etre servis!!". Na Diya ne pu s'empecher de fredonner "et qu'ils se souviennent tous de moi si ils tombent dans l'eau...".
-"Elle commence a nous faire chier la face de raie!", maugrea Abraracourcix exaspere par la mi-femme mi-poisson. Il se jeta sur la sardine, la baillonna et la pendit a un arbre au dessus de l'eau dans l'espoir de la voir se faire bouffer par un requin citron! "What' else?" lui lanca t'il en s'eloignant alors que la petite sirene gigotter dans tous les sens.
Pendant ce temps, nos matelots affrontaient deja une mer demontee et glaciale... Sans repit ils enchainerent les rapides monstrueusement violentes, pliant par moment les rafts en deux, leur donnant alors l'apparence de chaussons aux pommes. Les "get down" s'enchainaient car les rochers menacants se mettaient parfois en travers des flots obligeant les equipages a les heurter violemment.
Lorsque soudain le capitaine du raft sur lequel etait matelot Anne-lise et Ludo leur annonca qu'un passage trop dangereux s'annoncait et qu'il faudrait debarquer et marcher. Une legende raconte que l'esprit de Racam le Rouge hante toujours les lieux, "Et que s'appelorio Quezac!". Mais le capitaine Crochet sur le deuxieme navire reussit a le convaincre qu'ils pouvaient tenter la descente... Classee de 0 a 6, en fonction de la violence des rapides, ce passage etait a 5 voir 5+... Les flibustiers se demanderent ce qui leur arrivait tant ils etaient projette d'un cote puis de l'autre, puis en avant... Jusqu'a ce que... en plein milieu des rapides le raft du capitaine Igloo se bloqua entre deux rochers juste au dessus d'une chute.... Ils etaient pris au piege et avaient beau sautiller sur les boudins, les rochers ne daignaient pas les liberer. Ils passerent tous a babord, mais rien, lorsque soudain, en deux secondes, l'eau glaciale s'engouffra par dessus le raft, l'immergeant totalement. Panique a bord, de l'eau jusqu'en haut des cuisses, les naufrages se disaient qu'ils avaient une chance d'etre secourus par le deuxieme raft qui etait derriere eux. Mais la peur d'etre projette dans les rapides au milieu des rochers leur glaca le sang... Encore fallait il que l'autre equipage parvienne a les aborder. Ce fut le cas apres de longues minutes dans si mauvaise posture. Un a un, ils se jeterent litteralement sur l'autre radeau, seul captain Igloo resta a bord du navire qu'on distinguait a peine sous les eaux... Ils etaient maintenant 14 sur une meme embarquation et il leur fallait poursuivre la descente mouvementee sur encore quelques 200metres. Jambes en l'air, bras dans tous les sens, seule Anne-lise etait fierement debout sur un boudin, un sein hors du gilet, brandissant une pagaie bleu-blanc-rouge... elle decida que dorenavant on l'appelerait Marianne.
A l'ombre d'une montagne, le froid saisi les 5 matelots a peine remis du traumatisme...10 jambes souffraient le martyr, 10 jambes avaient pris une coloration rouge ecrevisse. En amont pas de changement pour le raft bloque. Alors les aventuriers debarquerent sur le rivage et crapahuterent dans les rochers pour atteindre le niveau du radeau immerge et de son capitaine. Une corde lancee, et voila plus d'une dizaine de paires de bras en train de tirer... apres un ultime effort, sueur au front, muscles saillants, le raft fut liberer de son enclave rocheuse.
Bon, la suite ca craint, mon appareil photo (neuf, il avait moins de 2 mois, je l'ai achete avant de partir!), etait dans un bidon etanche sur notre raft, et, evidemment sur les 3 a bord, seul le mien a pris l'eau, c'est vous dire aussi la force du courant pendant le bloquage.
Au final apres 2 jours de sechage, il est HS, plus d'ecran et il ne prend plus la charge...
On a repris le raft et on a continuer a devaler les rapides pendant une petite heure. Ensuite retour a Kathmandu avec mon cadavre numerique.
"Ils se noyerent et n'eurent aucun enfant!"
Et non je n'ai rien fume avant d'ecrire cet article, j'ai voulu tripe c'est tout, je crois que c'est reussi.
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