Greve politique a Darjeeling. Blocus total.
Avant de partir pour Darjeeling, on a eu quelques echos concernant une greve qui toucherait le nord du West Bengal et le district de Darjeeling en particulier.
Comme les avis divergeaient au sujet de la duree de cette greve et du jour ou elle a commence, on s'est dit qu'on pouvait quand meme tenter l'escapade... On a donc pris notre train (apres l'incident du pneu creve), vendredi soir (le 23.11) et nous sommes arrives a New Jaipalguri, un bled a 7 km de Siliguri. Mais en sortant de la gare ya quelque chose qui cloche, personne ne vient nous racoller pour monter dans sa jeep pour aller a Darjeeling. Alors que l'annee derniere c'etait de la folie. Apres avoir tenter de glaner des infos a droite a gauche, bah cette fois c'est clair, tous les acces par la route sont bloques. En Gros on est bloque a Siliguri, le seul souci c'est qu'ici il n'y a rien a faire, c'est pas du tout touristique, personne ne dort ici. On a donc pris une jeep pour nous rendre sur Hill cart road pas loin de l"office de tourisme" et visiblement la ou il y a quelques hotels. Les 3 americaines sophie, jen et melissa qui ont voyage dans le meme compartiment que nous dans le train sont dans la meme galere et decide de suivre la marche.
On se pose au Hill view hotel, on ne sait pas pourquoi il a ce nom parce que les montagnes sont cachees par les arbres, enfin. Je negocie la chambre triple a 300 rupees, les americaines (S,J&M) prendront celles d'a cote pas longtemps apres, puisque nous sommes alles dans le dit "office de tourisme" en resume pas de Darjeeling, pas de Sikkim (une region a l'extreme Nord-Est pour laquelle il faut un permis special qui est cependant gratuit), pas de quoique ce soit, c'est la merde, on est bloque a Siliguri. Et la greve est illimitee, on ne sait meme pas si ca sera bon demain...
Le lendemain, gros coup de bol, ya toujours la greve mais un gars propose de nous emmener en faisant un detour, nous on est 6 et ya deux danoises qui sont deja devant la jeep avec un touriste indien, deux locaux se joignent a nous et nous voila a 12 dans le jeep. Comment vous dire, on est tasse comme des sardines, et devant le touriste indien est presque assis sur les genoux du conducteur. Nous voila partis pour au moins 3.00 de jeep dans les montagnes. Il fait encore tres chaud, mais plus on monte et plus les vetements chauds deviennent agreables. Le paysage est superbe, on longe un gros cours d'eau, ya plein de singes sur le bord de la route qui attendent le passage des bus, des camions et des jeeps pour recuperer quelques trucs a manger. Par contre la route vaut mieux pas regarder, bon moi je suis du cote "ravin" et pour faire simple, quand il y en a, les petits murets de protection sont disposes a plusieurs metres d'ecart, en gros ils ne servent a rien. Je dis quand il y en a parce que la plupart du temps ya rien, on frole le vide... je passe sur les bouts de routes effondres, je crois que vous avez compris a quoi ca ressemblait.
Arrivee a Darjeeling vers 17.30 ou 18.00, je ne sais plus tres bien. Il fait nuit et ya pas un chat dans les rues... Ce que nous n'avions pas compris c'est qu'il n'y a pas que les routes de bloquees, c'est la vie de la ville qui s'est arrettee.
Deux jours passent, rien est ouvert, les militaires mettent la pression sur les commercants (les militaires qui appartiennent au groupe politique qui revendique l'independance des district de Darjeeling et de Doars, ils sont vraiment graves comme si on cree une nouvelle region en claquant des doigts!). La ville est prise en otage et les touristes aussi. Bon heureusement il fait beau, chaud au soleil (mais tres froid quand la nuit tombe) et surtout on a une vue imprenable sur le Kangchenjunga le 3eme plus haut sommet du monde (plus de 8500m d'alt'), et cette vue je ne l'avais pas eu l'annee derniere puisque j'avais passe 5 jours dans les nuages et dans le froid...
Et puis le 3eme jour on s,est retrouve par hasard dans une marche silencieuse des habitants qui protestaient contre la violence et la greve. On etait bien content de participer a la marche, j'avais presque envie de tuer ces connards de militaires.
Je ne sais pas si c'est cette revolte dans le silence qui a fait son effet mais le lendemain matin la vie est reapparue dans les rues de Darjeeling, mais evidemment le soleil n'etait plus au rendez vous, meme si ce n'etait pas trop couvert. Je vais finir par croire que quand on vient a Darjeeling, il faut choisir entre le soleil et la vue degagee et les magasins et la vie dans les rues...
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